Podcast 4, 12 avril 2020 traduction : Annette Tamuly Jung
Dans la vie spirituelle, ou, pourrait-on dire, dans la manière de vivre la philosophie, on est invité à réfléchir sur soi-même. « Connais-toi, toi-même» est le fondement de la tradition philosophique occidentale. On pourrait penser qu’il en va de même dans le bouddhisme et que tourner son regard vers l’intérieur et examiner la nature de la vie intérieure seraient central. Mais en fait, que puis-je dire sur moi-même ? Que puis-je savoir avec certitude ? Il est très difficile de me connaître moi-même, parce que je suis pris dans le flot du devenir moi. Peut-on vraiment se distancier de son propre être, de sa propre action alors qu’on est encore en train de l’accomplir ? Peut-être n’est-ce pas aussi simple !
Je pourrais dire que généralement, je suis une personne honnête, mais pas à tous égards ; sincère, mais pas toujours de façon absolue ; fidèle, certes, mais là aussi, pas toujours. C’est ainsi. Nous sommes des êtres humains. Nous avons une vie complexe. Il y a souvent des conflits dans notre esprit. L’honnêteté et la prudence peuvent souvent entrer en conflit. On peut être frugal : je suis assez frugal, mais pas excessivement. Mais parfois il y a des moments où il est préférable d’être dans l’abondance et d’être prodigue. L’esprit de générosité, on peut le placer sur un autel élevé et l’adorer et pourtant, à certains moments, il vaut mieux se retenir de donner.
Ce principe de modération qui consiste à ne pas aller dans les extrêmes est une vertu en soi. Je suis opposé à l’outrecuidance. Les humains ne sont pas des dieux. Nous voulons être les maîtres de l’univers, maîtres de nos vies, maîtres des vrais principes. C’est de la suffisance. La vie n’est pas ainsi. Tout a une exception et bien sûr, tout a une fin. Quel que soit l’objet sur lequel nous jetons notre dévolu, il ne durera pas toujours. Nous pourrions faire une expérience de notre vie, c’est une bonne chose à faire. Nous nous engageons, nous tombons amoureux de quelque chose. Mais l’amour entraîne aussi des déceptions Nous faisons toujours l’expérience d’un cœur brisé. Le test véritable est : qu’allez-vous faire après cela ? Le test n’est pas : avez-vous une recette qui permettrait de ne jamais avoir le cœur brisé ? Etes-ce que vous deviendrez amer, aliéné, négatif et méfiant ? Ou allez-vous vous élever vers un regain de vie, une appréciation, une appréciation de la nature multidimensionnelle de la vie où rien n’a jamais qu’un seul aspect où tout a une multiplicité de facettes. ? Pouvez-vous apprécier la beauté de cela ? Pour moi, il s’agit d’un test. La vie ne s’oppose pas à la mort. Vie et mort sont fondamentalement identiques. Dogen a dit que si vous reconnaissez que vie et mort sont identiques, de quoi pourriez-vous avoir peur ? Les choses que nous considérons comme opposées, ne sont souvent que les deux faces de la même pièce. L’acceptation pleine et entière simplement de la vie telle qu’elle est, est choses rare. En tant que bouddhistes de la Terre Pure, c’est ce que nous adorons, car c’est ce qui caractérise le Bouddha Amida. Amida Bouddha est la totale acceptation. Nous pouvons avoir foi en cela, et cette foi peut nous donner la joie et le bien-être dont parle Bouddha.
Merci beauoup. Namo Amida Bu
Dharmavidya / David
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