Podcast 9, 30 avril 2020 traduction : Annette Tamuly Jung

Nous sommes tous confinés et partageons nos impressions sur cette situation. Je me trouve ici, en France où le confinement est très strict. Au début, lorsque le confinement a été annoncé, on nous a dit que nous ne devions nous déplacer qu’en cas d’absolue nécessité. Ainsi seuls les supermarchés, les pharmacies étaient ouverts. Et c’est tout. Vous étiez censé de vous rendre dans le magasin le plus proche et ne pas aller plus loin sans nécessité absolue. 

Je me suis donc rendu au supermarché et j’ai dépensé à peu près trois fois plus que ce que je dépensais  généralement lors de mes achats hebdomadaires.  Trois semaines plus tard, j’avais consommé toutes mes provisions  et j’ai projeté de me rendre à nouveau au supermarché. Je me suis assis et j’ai réfléchi :  « En fait, ce n’est pas absolument nécessaire. Je ne manque de rien d’essentiel et je pourrais encore survivre quelques jours ».

Je ne suis donc pas allé au supermarché à ce moment-là. C’était jeudi dernier et nous sommes maintenant jeudi de cette semaine-ci et j’ai fait le même exercice, avec un résultat analogue. J’ai commencé par penser que j’irai au supermarché aujourd’hui, mais en fait en faisant le point, j’ai constaté que j’avais encore de quoi survivre pendant plusieurs jours.

Etre dans cette situation de confinement vous aide à penser à ce qui est essentiel. De quoi avez-vous vraiment besoin ? Durant le confinement beaucoup d’entre nous ont mis de côté des choses que nous considérions comme une part de notre vie de tous les jours et, bien sûr, nous étions susceptibles d’utiliser des phrases telles que : « J’ai besoin de ceci… » « J’ai besoin de cela… ». Mais quand nous examinons cela de près, la plupart des choses que nous pensons nécessaires,  ne le sont pas, en fait. Nous les désirons, elles seront pratiques, elles seront utiles, mais elles ne nous sont pas vraiment « nécessaires ».

Ces réflexions sont très pertinentes au regard du mode de vie bouddhiste. Le Bouddha a commencé par établir un ordre monastique. Nous parlons de « moines », mais en réalité le terme « frères »  serait un terme plus approprié, car ils n’étaient pas dans des monastères, mais ils se rendaient ici ou là. On les appelait des bhikkus et le mot bhikku signifie celui qui a sa part, qui, pourrait-on dire, possède beaucoup. On s’attendait donc à ce que le bhikku soit content de son sort, content de ce qu’il avait. Il menait, en fait, une vie réduite au minimum. Le bikkhu possédait trois robes, un filtre à eau, un bol… c’était après tout. Peut-être deux ou trois autres objets. Ils d’avaient pas plus que ce qu’ils pouvaient porter. Ils allaient de place en place et ne possédaient que ce qu’ils pouvaient porter.

L’accent mis sur une « grande simplicité » et sur la confiance en la providence, confiants que quelqu’un mettrait quelque chose dans le bol, tel était le fondement de la vie d’un bhikkhu. Peu de gens aujourd’hui vivent de cette manière. Même les bhikkus theravada ne vivent pas vraiment de cette façon, ils ont la garantie d’être approvisionnés et ils ont tendance à vivre dans des maisons qu’on leur a procurées, etc. Pourtant, se tourner vers une grande simplicité est une notion qui mérite réflexion. « De quoi avons-nous vraiment besoin ?  Il n’y a jamais de besoin en tant que tel, mais c’est toujours un besoin de quelque chose.

Je suggère donc que nous utilisions ce temps pour réfléchir à la question de base : De quoi avons-nous vraiment besoins ? Qu’est ce qui est vraiment essentiel ?  C’est une aide considérable pour la vie spirituelle. C’est une réflexion que je fais e( j’espère que vous la faites aussi

Merci beauoup.  Namo Amida Bu

Dharmavidya / David

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