Question : J’ai fait, durant bon nombre d’années, un travail acharné en vue de ma propre amélioration et je n’ai cessé de me heurter à moi-même. Je lutte maintenant pour voir un réel changement s’opérer dans ma tendance à être stupide. Étant donné que ce défaut est profondément ancré en moi, est-il réaliste, au niveau humain, de s'attendre à un changement significatif ?
Réponse brève : Objectif erroné !
Réponse plus longue : L'erreur est humaine. Elle est sans fin. La prise de conscience peut se développer, mais ce n'est pas un but en soi. La perspicacité peut cependant donner lieu à une lassitude qui peut être utile. Il y a une contradiction inévitable - et donc une autodestruction - dans la notion d'"amélioration personnelle". Cependant, alors que nous avons du mal à voir, les Bouddhas nous voient déjà parfaitement bien. Nous n'avons pas besoin de faire le travail à leur place, mais simplement assumer notre part.
En fait, vu de l'extérieur, un observateur pourrait sans difficulté, constater une grande amélioration en vous, alors que vous-même trouvez de plus en plus de raisons de désespérer. Ce qui est requis n'est pas une amélioration de soi, mais une diminution de la préoccupation personnelle. De là pourraient bien découler diverses vertus observables, mais ce n'est pas en les cultivant directement que le Dharma se révèle. Ce ne sont que symptômes et sous-produits. C'est pourquoi les enseignants disent : "Faites simplement la pratique. Il n’y a nul besoin de s'inquiéter". Se lancer dans la poursuite d’une meilleure image de soi est futile. Parfois, lorsque nous nous examinons nous-mêmes, nous voyons des vertus et parfois des défauts, mais tout cela n'est qu'un jeu de miroirs. Le matin, je fais mon travail. À l'heure du déjeuner, je taille les roses. L'après-midi, je fais un autre travail. Le soir, je dîne. Namo Amida Bu. Namo Amida Bu. Est-ce que je me suis "amélioré" en cours de route ? Qui sait ? Ce n'est pas mon souci.
Traduit en Français par Annette et Vajrapala
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