Rituel et Message
Question : Un membre de la sangha m’a demandé récemment : » Si les enseignements de Honen sont si simples, pourquoi nos services religieux sont-ils si compliqués ? » Comme l’avait noté ce membre de la sangha, nos offices comportent beaucoup de paroles, des cloches au bon endroit et du rituel. En quoi cela correspond-il à la simplicité de l’injonction de Honen « dites simplement le nembutsu » ?
Réponse brève : Le rituel peut être aussi simple ou aussi complexe que vous le souhaitez. Le message simple qu’il contient demeure le même.
Réponse plus longue : En Terre Pure, le rituel n'est pas un moyen de réaliser quelque chose, mais de célébrer. En ce sens, c'est une sorte de fête, et vous pouvez avoir une grande fête avec beaucoup d'activités, ou vous pouvez faire une petite fête avec peu d'éléments. C'est le point fondamental. Tangentiellement, néanmoins, le rituel accomplit diverses choses. Il agit comme un point de convergence pour la communauté, rassemblant les gens de manière à promouvoir l'harmonie et nous permettant, de diverses manières, d'exprimer ensemble notre foi. On peut espérer qu'il y aura des éléments dans le rituel qui atteindront une variété de personnes - chanter, prier, lire, s'incliner, faire des offrandes.
Deuxièmement, le rituel agit comme un terrain d'entraînement pour le développement du caractère, à mesure que les gens apprennent à coopérer, à suivre, à prendre l'initiative, et même à compenser les erreurs de l'autre, au fur et à mesure que la performance se déroule. Troisièmement, alors que le rituel se déploie autour d'un message unique et simple, il évoque aussi une gamme de textes sous-jacents qui agissent comme une pratique auxiliaire, soutenant notre foi principale. Ainsi, nei quan et chi quan approfondissent notre appréciation de la signification de 'Namo' et de 'Amida Bu' respectivement.
"Les gens sont allés vers les stupas ... pour recevoir bénédiction et grâce."
Faire des offrandes nous rappelle les débuts du bouddhisme, lorsque le Bouddha arrivait dans un village ou une ville en tant qu'invité et que les gens le recevaient et entendaient son enseignement. Les offrandes que nous faisons sont celles que l'on donnerait à un hôte de marque. La marche en nembutsu nous rappelle à la fois le chemin spirituel et la plus ancienne tradition de circumambulation autour du stupa. Les gens allaient vers les stupas pour rendre hommage aux reliques du Bouddha. C'était à la fois pour se souvenir et honorer le grand sage et aussi, grâce à la présence et par association, pour recevoir sa bénédiction et sa grâce dans la vie. Chaque élément du rituel possède, de cette manière, une signification profonde ou une histoire codée. Participer devient un moyen d’enrichir nos vies. Quand nous ne comprenons pas le code, cela semble inutilement compliqué, mais quand nous saisissons le sens, cela devient une merveilleuse manière de s'immerger dans la richesse de la tradition et de s'associer à toutes les grandes figures qui ont, au cours des siècles, prononcé ces mots consacrés.
Nous devrions également noter que la manière d’effectuer nos rituels dépend de nous, individuellement ou collectivement. Ils ne sont pas contraignants. Chaque temple, chaque communauté l’exécutera de manière un peu différente, mais tous s'appuient sur un ensemble de significations anciennes, dont la plupart est propre à tout le monde bouddhiste et pas seulement à une école en particulier.
Dharmavidya David Brazier dans son livre "Questions in the sand", traduit par Annette et Vajrapala
Replies