UNE FOI AU-DELA DU DESESPOIR

Le pouvoir propre, jiriki, « est le fait de croire que nous pouvons atteindre notre salut par nos seuls efforts » (peu importe la manière dont on conçoit cela). Toutes les écoles bouddhistes cherchent à détruire ce genre d’arrogance, mais elles s’acquittent de cette tâche de différentes manières. Dans certaines écoles, comme le Zen, la stratégie consiste souvent à vous obliger à faire des efforts tels que vous finissez par renoncer. Ce renoncement, s’il est authentique, est appelé kensho ou satori. Cela est authentique, quand vous sentez jusque dans votre chair et votre sang, que ce que vous avez fait jusqu’à présent était futile. C’est à l’instar du Bouddha Sakyamuni qui, en s’éveillant, s’est rendu compte que ce qu’il avait fait jusque-là, avait été « vain, ignoble et inutile »

Dans d’autres écoles, comme certaines branches du Theravada, la méthode consiste à déconstruire l’idée du soi, en partie analytiquement, en partie par des exercices ou des expériences tels que des méditations fondées sur le corps, durant lesquelles on observe et on visualise les étapes de la décomposition du corps après la mort.

Par ailleurs, dans d’autres écoles, notamment celles de la Terre Pure, l’accent est davantage mis sur le choix et le recours aux bouddhas, à partir d’une position où nous reconnaissons notre incapacité inhérente. Cela est très proche de la méthode des 12 pas dans le traitement des personnes dépendant.

« Le Bouddha Sakyamuni… dans sa grande compassion, offre quelque chose à chacun »

Bien entendu, différentes approches tendent à convenir à différentes personnalités, c’est-à-dire à différents koans initiaux. Cependant, toutes ces méthodes, ainsi que d’autres, découlent directement des enseignements du Bouddha Sakyamuni qui, dans sa grande compassion, a offert quelque chose à chacun. Pour certaines personnes, pratiquant la Terre Pure, la réalité d’une incapacité personnelle - notre nature de bombu – est assez évidente, alors que d’autres mettent du temps pour réaliser cela. Ces derniers ont souvent pratiqué d’abord une autre forme de bouddhisme. Beaucoup de grands maîtres de la Terre Pure ont fait cela dans le passé. Ils sont parvenus à la Terre Pure, après des années d’efforts pour atteindre l’éveil, à travers une méditation intense ou une rigoureuse discipline vinayana ou encore une profonde étude textuelle dans une autre branche du bouddhisme. Un exemple relativement moderne de quelqu’un qui a fait la même chose, au sein même de la tradition de la Terre Pure, est Kyozawa Manshi qui est allé jusqu’aux limites de lui-même, cherchant à découvrir s’il était vrai qu’il ne pouvait pas y arriver par lui-même.

Nous devrions nous souvenir de l’exemple du Bouddha Sakyamuni. Il a eu sa période de pouvoir propre qui a été sa période d’ascétisme. C’est au moment où il désespérait et prit le riz au lait offert par Sujata, que sa foi s’est éveillée, l’origine dépendante a été comprise et les fleurs tombèrent du ciel.

S’efforçant de comprendre pourquoi sa mère était morte
Il s’est coupé du lait de la bonté humaine
Et s’est puni lui-même jusqu’à ce que ses côtes saillissent
Puis, recevant un cadeau sincère
Il s’est ouvert à l’amour
Et a changé le monde.

Traduction par Vajrapala Moermann et Annette Tamuly du livre Questions in the Sand by David Brazier

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Replies

  • Namo Amida Bu

  • Ma rencontre avec la Terre Pure est l'expérience de la joie profonde... Perdue, sans savoir où je me trouvais... Les Attentes, les pensées et l'ambition pour arriver à l'illumination, un bruit que je laissé accéder à ma propre confusion. Après commencer à comprendre notre nature bombu, une paix est arrivée à mon coeur.

    Comme bombu, je m'abandonne aux mains d'Amida, Confío!

    Namo Amida Bu.

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